Après la beauté des îles, l’influence de Bangkok et le boudhisme à Chiang-Mai, partons plus dans le nord.
Le nord a été une expérience assez exceptionnelle et c’est là que j’ai vécu le plus d’aventures. Juste après Chiang-Mai, j’ai passé deux jours à Chiang-Dao, petite ville située à 1h30 de bus de Chiang-Mai. J’ai logé dans des huttes au pied de la montagne et j’ai pu visiter des grottes assez particulières. Cette ville a été une bonne leçon de minimalisme et de simplicité, j’aborde cela plus en détail dans le livre…
La plus grosse expérience que j’ai pu vivre, c’est à l’extrême Nord, prêt de la frontière dans ce que l’on appelle le Triangle d’Or.
J’ai rejoint Chiang-Rai en bateau, via le mekong. Trois heures sur un bateau à observer de magnifiques paysages et à se laisser guider par l’habilité du pilote, slalomant entre les rochers; certains passages étaient délicats et impressionnants. J’aurais pu y aller directement en bus, mais je voulais le faire en bateau pour profiter de cette expérience, même si c’était beaucoup plus long (Chiang-Dao => Feng en bus puis Feng => Chiang-Rai en bateau).
Une fois à Chiang-Rai, j’ai réservé mes places pour un trekking dès le lendemain pour partir à la visite des villages isolés des montagnes. J’ai passé une journée à marché dans la jungle, faire des pauses dans les villages, et explorer des rizières et autres récoltes de thé vert, j’ai même mangé une omelette cuite dans le bambou le midi, pris un bain en bas d’une cascade l’après-midi et fini dans un bain de source naturellement chaude pour détendre les muscles à la fin de la journée.
Le guide, ancien militaire, m’a beaucoup appris sur les mélanges culturels de la région, d’ailleurs j’étais impressionné, car il parlait anglais, thaï, laotien, chinois et plein d’autres patois de la région.
Si vous avez la forme, que vous avez envie d’aventure, je vous recommande de partir faire du trekking à Chiang-Rai, c’est une expérience exceptionnelle, mais il faut s’accrocher physiquement 🙂
On ne peut passer à Chiang-Rai sans visiter les deux temples opposés: le White-Temple et le Black-Temple (ou plutôt Black-House).
Le premier est un temple tout blanc, au style contemporain, où vous pourrez observer des oeuvres originales comme une immense fresque à l’intérieur du temple mélangeant: Kung Fu Panda, Matrix, Georges Bush, Ben Laden, les deux tours, Harry Potter,… et Bouddha au-dessus de tout cela. Ca vaut le coup d’oeil, hélas les photos sont interdites donc il faut se rendre sur place pour l’observer.
D’ailleurs les toilettes sont en or, là encore c’est très atypique !
Le deuxième est un temple obscure où vous verrez une décoration morbide constituée d’os, carcaces et peaux d’animaux.
Ce contraste est assez saisissant, surtout qu’on retrouve toujours des représentations de Bouddhas toujours “au-dessus” de ces oeuvres, comme si rien ne pouvait l’atteindre, comme s’il était au-dessus de tout (n’est-ce pas le but de l’éveil ?).
Quelles leçons tirer de cette visite du nord ?
Déjà les expéditions que j’ai entreprises m’ont fait sortir de ma zone de confort, j’aborde ce thème dans le livre. J’ai visité le nord en utilisant des transports locaux avec la population locale, j’ai souvent du me débrouiller pour communiquer malgré que les nordistes ne parlaient pas bien anglais, je suis parti à l’aventure en VTT, j’ai été à la rencontre de populations isolées… en bref j’étais clairement loin des activités de tourisme de masse, d’ailleurs j’ai croisé peut être 3 ou 4 touristes à Chiang-Rai durant les 4 jours où j’y suis resté.
Aussi j’ai beaucoup aimé ce contraste black & white des temples locaux. Comme je l’avais dit dans mon précédent article sur le bouddhisme, tout est équilibre, comme le symbolise le yin et le yang. Bouddha fait partie de cet équilibre et en même temps “vole” au-dessus.
Mon interprétation est que rien n’est bien ou mal, c’est votre interprétation des choses qui fera la différence. Pour cela il faut savoir se mettre au-dessus, prendre du recul pour observer une situation sans la juger.
Comme le disait Krishnamurti: “Observer sans juger est la plus haute forme d’intelligence.”
Savoir se détacher du jugement est un fondement de la communication non-violente, car cela évite les conflits.
J’ai vécu tellement de choses dans le nord que ça serait difficile de tout raconter dans un article, ici j’ai partagé le principal avec vous. Vous retrouverez également d’autres anecdotes et leçons dans le livre: